Antofagasta
Après 20 heures de bus vers le nord, nous voilà enfin à Antofagasta, une ville d’environ 300 000 habitants perdue dans le désert d’Atacama, dans la région II du Chili. C’est assez impressionnant d’arriver dans cette ville car pendant des heures et des heures on n’a vu que du désert et d’un coup, une ville immense entre la mer et les montagnes désertiques.
Construite en 1810, elle est marquée par le travail minier ; quasi tous les monuments qui sont dits historiques font référence aux mines (ancienne raffinerie d’argent…). Le travail à la mine était une des activités majeures de la région. Antofagasta est d’ailleurs dotée d’un port immense servant au transport des minerais concentrés (principalement cuivre, lithium). Ce port est également un lieu d’import et d’export pour la Bolivie, qui est un des deux seuls pays du continent à ne pas avoir d’accès à la mer (elle a perdu ce port lors de la guerre du Pacifique).
Nous sommes restés deux jours à Santiago, le temps de voir une manifestation étudiante et de rencontrer responsable du département « peuples indigènes d’Amérique Latine » à la CEPAL (Commission pour l’Amérique Latine dépendant de l’ONU).
Il y a apparemment beaucoup de manifestations en tout genre dans Santiago. Celle-ci était la manif étudiante, qui demandait l’égalité des chances dans l’éducation : en effet, dès le collège il y une sélection par l’argent qui est faite ; les riches vont dans les collèges privés, chers mais de qualité (une vingtaine par classe…) ; les autres vont dans les collèges publics (80%), bien moins chers mais de bien moindre qualité (45 par classe…). Cela pose d’ailleurs un problème pour les familles mapuches rurales et leurs enfants. Via la conadi, le gouvernement offre des bourses d’études aux étudiants mapuches les plus en difficulté, afin qu’ils accèdent à l’enseignement supérieur.
Le rendez-vous à la CEPAL, dans l’enceinte de l’ONU !
Fabiana Del Popolo nous a expliqué son travail au sein de la Cepal. Elle effectue un traitement statistique de données démographiques qui lui sont fournies par des ONG et des universités. Travail très important car les comptes rendus finaux permettent de voir l’évolution des populations minoritaires dans les pays sudaméricains et servent à la mise en place des politiques gouvernementales concernant les peuples indigènes. L’ONU établit des lignes directrices grâce à ces données, que les gouvernements choisissent ou non de prendre en compte. Il s’avère, d’après son travail, que l’écart de vie entre les Mapuches et les Chiliens non Mapuches est faible par rapport aux différences entre les populations indigènes et non indigènes des autres pays (Le Chili a mis en place des programmes importants de santé et d’éducation, qui, apparemment, ont porté leurs fruits). Cependant, pour certains points (revenus, leurs répartition et possession de terre), le Chili est à la traîne (l’un des dernier pays).
Maintenant commence un travail d’investigation sur les Atacamenos, un peuple autochtone de la région d’Atacama, au nord du Chili.
Lundi rencontre avec un anthropologue d’Antofagasta !