Pucallpa
Après avoir fait les dernières interview sur Lima et saturé de sa grisaille, nous sommes partis à la rencontre de familles shipibos vivant à Pucallpa, une ville amazonienne qui de trouve dans la région originelle de ce peuple.
C’était également l’occasion de prendre des photos du lieu d’origine des Shipibos de l’association d’artisans de Lima, pour illustrer le catalogue de leurs produits que l’on est entrain de faire !
Nous y avons rejoint Laurencio, un consultant shipibo avec qui nous avions sympathisé à Lima lors de notre visite de l’association Ashirel.
Lors de notre séjour nous avons pu discerné quelques problématiques régionales :
L’immigration des petites communautés rurales shipibo de la région vers la capitale régionale (Pucallpa) est assez marqué, pour chercher une meilleure éducation des enfants, trouver du travail….
La communauté de Nueva Era, située en bordure de Pucallpa, en est un exemple ; créée il y a un an elle compte déjà 250 familles. Laurencio en est le président.
Quelques unes des familles de la communauté ayant vécu quelques années à Lima pour offrir une meilleure éducation à leurs enfants sont revenus s’installer à Nueva Era, lieu beaucoup plus agréable que le bidonville de Lima. S’il n’y a pas encore l’eau courant et l’électricité (c’est une question de semaines), chaque famille dispose d’une lopin de terre, d’une petite maison agrémenté d’un jardin où poussent plantes vivrières (maïs, yucca…), médicinales et décoratives. Les propriétés de certaines plantes sont assez étonnantes, l’une rend moins envieux, une autre fait revenir le mari à la maison lorsqu’il est parti, une autre encore apporte la fortune… Rien de tout cela n’existe à Lima.
Nous avons également visité une communauté shipibo plus éloignée de Pucallpa et plus dirigée vers le tourisme ethnique, malheureusement gravement marqué par une certaine folklorisation. Un tourisme commercial où les liens avec les touristes sont plutôt d’ordre achat/vente que de l’échange interculturel.
Nous avons aussi fait de nouvelles expériences culinaires avec la famille de Laurencio ; des piranhas et des bananes plantains grillés au feu de bois… un vrai régal même si trier les arêtes, à la main, à la lueur du feu de bois, en se faisant bouffer chacun des bout de peau à l’air libre par les moustiques féroces, n’est pas toujours évident !
Nous avons aussi fait la rencontre étonnante d’un Français venu étudier le shamanisme pendant un an… Il faisait une diète (un certain type de poisson, pas de sel, pas de sucre, du riz, des bananes plantain vertes, et surtout pas de sexe, car cela nuit à la concentration du futur shaman…) depuis 3 semaines, une des étapes d’apprentissage pour devenir shaman… La prochaine étant de vivre pendant 6 mois seul dans la forêt…tout un programme !