Cotopaxi, la tête dans les étoiles
Après des évaluations de sites communautaires dans la selva, rien de mieux que partir à l'assault du deuxième sommet d'Equateur, le Cotopaxi, volcan actif posé à 5897 m.
On monte donc à 4800m la veille pour une petite acclimatation et un cours de grimpette en crampons (la majorité de l'ascencion est sur de la neige). On a déjà une vue exceptionnelle du volcan et des alentours, même si les nuages nous enveloppent en fin d'après midi.
On dîne à 6h pour nous coucher à 7h. Il faudra se lever à minuit pour partir vers 1h du matin, pour profiter d'une neige encore dure, avant les effets du soleil.
Si Dorothée passe une très bonne nuit, Stef et moi ne fermons pas l'oeil de la nuit... Stef se lève avec un mal de tête énorme, puis une envie de vomir pas possible après avoir pris le petit dej. On s'équipe, puis on part pour l'ascencion. Une quinzaine de personnes montent ce matin avec nous.
Pour Stef, c'est très dur, le mal des montagnes ne le lâche pas. Il décide après concertation avec les guides de rebrousser chemin après une demi heure de marche. Il aurait peut-être fallu plus d'acclimatation pour lui ?... Dans tout les cas, il ne baisse pas les bras lors de son retour mais en profite pour prendre de belles images by night (les points clair sur la neige de la seconde photos, c'est nous...).
Nous continuons donc avec Dorothée. Avec un guide pour chacun de nous deux (c'est normalement un guide pour 2 personnes, nous avions donc 2 guides pour nous trois...).
Nous grimpons à la frontale au départ, mais l'intensité de la lune suffit amplement à eclairer le chemin de neige et de glace que nous empruntons. Des ombres impressionnantes se tiennent à nos côtés, scultptures de neiges et de vent. Nous avancons. L'air se fait plus rare. Les pentes plus raides. C'est dur.
Pourtant nous progressons, chacun de notre côté. On se sent seul, même si les guides prennent soin de nous. Nous marchons seul en compagnie de cette dame blanche, dangeureuse, imposante, et si belle.
L'ultime pente est la plus difficile. Nous sommes à 5800m, nos pieds semblent lourds, nos poumons ridicules, mais petit à petit nous nous approchons du sommet. Puis, la pente s'adoucit soudain, devient douce, presque plane... nous sommes au sommet. Le soleil ne s'est pas encore dévoilé, nous apercevons les lumières de Quito au loin, tout comme les ombres des sommets équatoriens, comme l'Antisana...
Le jour se lève enfin. le cratère du Cotopaxi se dévoile un peu plus, laissant echapper quelques fumeroles. Il est temps de redescendre. Je commence à ne plus sentir mes pieds, gelés après une heure à rêver à 5897m au dessus du monde. Tout est paisible, tranquille, simple, pure.
Nous redescendons. Nos genoux encaissent. Après 2 heures de marche, nous arrivons au refuge où nous avions laissé Stef. Vannés mais contents. Enfin presque; la prochaine fois, nous grimperons avec Stef....