Le Ceas, 40 ans au service des communautés rurales de la région de Riobamba.
Nous avons passé une semaine en compagnie d'Anita et d’Ernesto, frère et soeur qui travaillent depuis de nombreuses années pour le Ceas. Aujourd'hui Ernesto est le responsable du programme d'amélioration ovin mis en place il y a quelques années, avec le financement de l'association française "Partage sans frontière".
En quelques mots, le Ceas se propose d'acheter des moutons sélectionnés (de la race française Rambouillet), mâles et/ou femelles, pour les familles des communautés pauvres de la sierra, regroupées en association. Les associations de familles passent un accord écrit avec l'ONG pour rembourser l'achat des moutons (avec intérêts) au bout d'un an, par le versement de mensualités pour chaque bénéficiaire. Le Ceas s'engage en contrepartie à donner des moutons de qualité et à faire un suivi vétérinaire (traitements des maladies, parasites...) d'un an, de la totalité du troupeau (et pas seulement des animaux achetés).
C'est une proposition très intéressante pour les familles qui ont là la possibilité d'améliorer leurs troupeaux et de vendre ainsi les naissances pour un meilleur prix. C'est également une possibilité très intéressante d'investir l'aide mensuelle de l'Etat équatorien de 30 $/pers pour les femmes et personnes âgées dans communautés rurales pauvres.
5 groupes ont bénéficié de cette aide depuis 2003.
Aujourd’hui, Ernesto cherche d’autres financements pour continuer ce programme et l'étendre à d'autres communautés. Le but à long terme serait de rendre le programme autosuffisant.
Lors de notre visite, le frère et la soeur travaillaient également sur une étude socio-environnementale de 2 ans qu'ils avaient mené sur un bassin versant du volcan Chimborazo peuplé de communautés indigènes (Kichwa de la sierra) et métisses. Ils essayent actuellement de trouver des financements régionaux pour mettre en application les 7 micro-projets portant sur les ressources eau et sol (protection des sources d'eau, protection du paramo, grandes étendues de végétation de haute altitude en proie à une forte détérioration, due à l'avancé du front agricole et du surpâturage,...) qu'ils ont développé de façon participative avec les habitants du bassin versant.
Le Ceas est donc une association qui nous a paru sérieuse et compétente dans sa façon de mener des programmes et d’aider réellement les communautés (études préalables, suivi des personnes bénéficiaires...), dans une des régions les plus pauvres de l'Equateur.