Trois jours en Amazonie…dans la réserve naturelle de Tambopata
Nous avons découvert, au sud-est du Pérou un projet écotouristique de grande envergure menée par une société de tourisme et une communauté d’indiens Ese’eja, la communauté d’Infierno.
En résumé, les deux parties ont pensé et réalisé un projet de conservation de la forêt amazonienne avec une activité de tourisme communautaire/écotouristique. Des 7000 hectares appartenant à la communauté, 3000 ont été déclarés réserve nationale. La société RainForest a ensuite construit un lodge écologique et administre le lodge Posadas Amazonas.
Aujourd’hui, 60% des bénéfices de l’activité touristique sont reversé à la communauté de Infierno. La communauté, au sein d’un comité de contrôle, choisit la répartition de cet argent ; une partie sert à financer un projet communautaire (école, bibliothèque, système de distribution d’eau, crédit à taux zéro pour les dépenses maladies, études…) ; l’autre partie est distribuée équitablement à chaque famille de la communauté (cette année, les familles ont ainsi reçu 500 $ chacune, ce qui est une sommes assez énorme ici).
De plus, les employés du lodge sont en grande majorité originaire de la communauté.
L’objectif du projet est qu’au bout de 20 années, la communauté gère seule le lodge touristique, tous les bénéfices lui revenant. Ainsi, dans 11 ans, Infierno choisira si elle devient autonome, si elle continue avec RainForest ou si elle change de partenaire.
Le projet touristique a également permis le développement de projets de micro-entreprises : des entreprises de fabrication de jus de fruits de la forêt, de confiture maison, de savons biodégradables, de commercialisation de noix sauvages ont vu le jour au sein de la communauté. Un magasin d’artisanat vendant les produits d’artisans d’Infierno est présent dans le lodge.
Le Lodge est entièrement écologique, avec douche froide (car pas d’électricité !), lampe à pétrole ou chandelle, savons, détergents biodégradables, tri des déchets…afin de laisser dans ce lieu, une empreinte humaine la plus minime possible.
Une menace plane tout de même sur la réserve et le parc national Bahuaja Sonene ; l’autoroute interocéanique passant à 10 km de la zone et reliant la côte atlantique brésilienne à la côte pacifique Péruvienne va bientôt être asphaltée. La facilitation du transit de marchandises entre les deux pays risque d’avoir de fortes répercussions sur les zones protégées aux alentours du fait de l’augmentation du traffic.
Question activité, c’est assez exceptionnel ; tour de 35 m pour voir la canopée de cette forêt primaire, balade sur un lac pour essayer d’apercevoir la loutre géante (en voie de disparition), observation de perroquets et aras sur des falaises argileuses, visite du nouveau laboratoire de plante médicinales qui vient de voir le jour et tour dans le jardin de la communauté dont les plantes sont encore utilisées par un chamane (on y découvre a fameuse ayahuasca, la principale plante hallucinogène que le chamane utilise pour communiquer avec les esprits de la forêt et trouver un remède à ses patients…) … les activités ne manquent pas !
En tout cas on a bien apprécié et le retour à la ville s’avère bien dur !
Un projet communautaire et écologique qui vaut réellement le détour !