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Rencontres en Amérique du Sud
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5 septembre 2006

La Fondation Solidarité Chili : une fondation née du travail des Hommes

Nous avons rencontré Winnie Lira, de la Fondation Solidarité Chili, qui nous a parlé, en toute humilité de la fondation qu'elle a créée, sous la dictature Pinochet

Une solidarité née de l’enfer de la dictature


lA_FONDATIONEn pleine dictature, sous Pinochet, plusieurs organisations religieuses sous couverts de la croix rouge internationale se préoccupaient des prisonniers politiques enfermés dans des prisons ou des camps. Ces hommes et femmes, de toute origine sociale, remerciaient les bénévoles de l’aide qu’ils leurs apportaient, de leur soutien moral…mais les prisonniers possédaient une préoccupation très précise et à la fois tellement insignifiante à première vue, celle de « faire quelque chose avec nos mains ». Outre la soif, la fin, la souffrance de ne pas voir leur famille…ils souffraient de devoir rester debout sans rien faire pendant des heures sous l’ordre de quelques officiers, souffraient de ne rien effectuer durant des journées entières.

Ainsi, sous l’impulsion d’une bénévole de l’organisation religieuse, Winnie Lira, une activité artisanale vit le jour aux seins des prisons de Pinochet.


Dignidad hecha a mano

Après avoir évoqué l’idée de fabriquer des objets pour les vendre lors d’une visite quotidienne, Winnie Lira fut époustouflée lorsque, dès la visite suivante, les prisonniers lui présentèrent des objets réalisés à partir d’os récupérés de leurs repas et de bouts de ficelles pris directement de leur vêtement. L’envie de réaliser quelques objets que ce fût était beaucoup plus forte que celle de garder leurs vêtements intègres. En créant avec leurs propres mains, ils retrouvaient un peu de leur dignité perdue dans les geôles des prisons.

ARPILLERASPuis le vicariat de la solidarité, qui prit en main cette activité, réussit à introduire des matières premières et des outils de travail au sein des prisons (grâce à la puissance de l’église catholique au Chili, dont dépendait le vicariat). Les prisonniers travaillaient régulièrement. Le vicariat se chargeait de répartir l’argent, qu’ils auraient du percevoir des ventes de leurs produits, selon les indications des prisonniers eux-mêmes. L’argent était souvent destiné aux proches, aux amis… Même en prison hommes et femmes firent acte d’une solidarité impressionnante envers les personnes, libres, certes, mais qui souffraient également de la dictature.

En 1990, avec la fin de la dictature, l’institution, qui comptait quelques 250 personnes ferma ses portes puisqu’elle n’avait plus raison d’exister.

Cependant deux groupes qui la constituaient continuèrent indépendamment à travailler dans leur domaine.

La partie juridiction sous le vicariat avait amassé énormément d’informations juridiques sous la dictature (plus de 2000 Habeas Corpus). Son action permit et permet aujourd’hui encore de juger les tortionnaires de l’ancien régime.

La partie de commercialisation, qui prit le nom de Fundacion Solidarite Chile, continua son action en se tournant vers un autre groupe de personnes en difficulté : les femmes et les enfants des quartiers pauvres de la ville de Santiago de Chile et de quelques communautés Mapuches. La nouvelle démocratie n’avait pas effacé la pauvreté… Aujourd’hui 20% de la population chilienne est encore considérée comme pauvre.


aujourd’hui, une entreprise solidaire

Après 31 ans d’existence, se définit aujourd’hui comme une institution sans but lucratif, qui cherche à augmenter les revenus et améliorer la qualité de vie de personnes aux ressources limitées. Elle apporte un appui technique dans les domaines du management, du design, de la production et du marketing. Les artisans fabriquent ainsi des produits artisanaux de façon autogérée et solidaire à partir de différents ateliers.

Les deux visions principales de la fondation sont de retrouver la dignité grâce au travail et de collaborer pour vaincre la pauvreté.

542 artisans travaillent actuellement avec ne sont jamais des personnes individuelles mais des groupes de 5 à 60 personnes qui sont déjà plus ou moins organisés dans un processus de production.

JOUETSLorsque des nouveaux groupes se présentent à , ils proposent leurs produits et demandent une aide pour leur commercialisation. Souvent, ces produits ne sont pas commercialisables car ils ne répondent pas aux exigences du marché. Des designers enseignent alors aux groupes à réaliser des modèles d’une qualité et d’un esthétisme supérieurs, qui se vendront plus facilement. Les artisans apprennent également à calculer les prix de vente de leurs produits, à réaliser des contrôles qualité tout au long du processus de fabrication et à gérer les problèmes de « ressources humaines » au sein des groupes de travail grâce à l’élaboration d’un règlement intérieur. Le maître mot de ces formations est « d’apprendre en faisant » afin que les groupes s’autogérent par la suite. 2 mois après leur arrivée à

la Fondation

ces derniers doivent présenter un produit final qui sera exposé sur la page web de

la Fondation

s’il est bien réalisé (ce qui est quasiment toujours le cas). Le processus de formation est rapide car les groupes nécessitent une entrée d’argent rapide.

doit faire face à une demande toujours plus grande de travail et instaure une liste d’attente.

Elle est membre de l’IFAT depuis 15 ans. Les ventes de produits artisanaux se font principalement avec des centrales d’achat du monde entier mais aussi avec des écoles locales (qui s’intéressent grandement aux jeux d’éveil pour enfants).

Les ventes ont commencé à baisser il y a douze ans avec l’avènement de la concurrence chinoise. Afin de lui faire face, les artisans ont fourni un travail important dans l’élaboration de produits correspondant d’avantage aux marchés du nord ce qui leur a permis de redynamiser les ventes depuis trois ans. L’objectif principal de la fondation est défendre et d’aider les personnes en difficulté et non de conserver à tout prix la culture traditionnelle.

objets_en_pierreLes produits fabriqués : Arpilleras (tentures réalisées à partir de bouts de tissus représentant dans un style naif, des scènes de la vie quotidienne avant, pendant et après la dictature), bijoux (colliers, boucles d’oreille…), sculpture en bois, objets décoratifs en pierre, cartes postales et jouets (poupées traditionnelles mapuches, marionettes…)

La Fondation

la Fondation

la Fondation. Ce

la Fondation

La Fundacion Solidaridad

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Commentaires
A
est ce que vous allez restés en contact avec cette fondation? quel est le nom précis du site?<br /> <br /> Vos articles sont très appréciés!!<br /> <br /> bises à vous 2
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