El interfluvio Teuco-Bermejito, un projet touristique communautaire

Région du Chaco, au nord de l’Argentine. Arrivés au bureau du projet Bosques Tropicales, nous parlons français. Et oui ce projet est réalisé par une ONG Belge (Volens), avec plusieurs communautés du peuple Toba et quelques familles criollos (descendants de colons).

Le projet Bosques Tropicales prend place entre deux fleuves, le Teuco et le Bermejito, soit quelques 214 000 hectares, dont 140 000 ont été restitués à 15 communautés Tobas (constituant d’ailleurs la restitution de terre communautaire indigène la plus importante en Argentine).

Outre le développement de l’apiculture, de l’artisanat, de l’exploitation forestière (durable, sur 4000 hectares), et autres activités de renforcement juridique, identitaire… du peuple Toba, une branche « Ecotourisme » a vu le jour dans l’interfluvio, partie relativement préservée des coupes sauvages de bois précieux (Algarrobo, Quebracho…) qui s’exercent dans la région du Chaco.

Nous découvrons donc le projet écotouristique et son fonctionnement participatif depuis 4 jours. Plusieurs excusions sont possibles, permettant de naviguer sur les eaux tranquilles du Bermejito, de découvrir les innombrables oiseaux et animaux de la région, la forêt et ses arbres utiles notamment en médecine traditionnelle, de s’entretenir avec des Tobas et criollos dans leur communauté…

Cependant la possibilité de logement des touristes n’existant pas (les touristes logeant à l’hotel municipal), le projet a fait l’acquisition d’une villa à proximité d’une des 15 communautés de l’aire préservée. Ainsi les « ecoguias » (écoguides) auront une offre touristique complète (excursions et logement) alliant découverte Nature et Culture.

L’organisation touristique est gérée de manière participative. De plus, l’ONG encore présente permet aux acteurs du projet de suivre d’avantages de formations (en écologie, pédagogie pour les touristes, mais également en comptabilité, administration…) afin, qu’après le départ de l’organisation belge, la structure touristique soit autonome, fonctionnelle et durable.

Felix, mi-Toba mi-criollo, ecoguide, nous a fait découvrir son pays, sa forêt et sa culture Toba au travers de quelques sorties en forêt, accompagnés d’un Belge coopérant (s’occupant de la partie forestale du projet Bosques Tropicales) au demeurant très marrant (genre Jean-Claude Duce, j’ai pas de chance…).

On a pu observer des singes hurleurs d’assez près, un peu trop à leur goût car ils ont essayé de nous faire fuir en nous faisant caca et pipi dessus ! On a évité les tirs avec grande habileté mais on ne s’est pas non plus trop attardés ! Les mâles sont noirs et les femelles beiges.

On a aussi vu plusieurs espèces d’oiseaux, les yeux d’un yacare, découvert quels arbres avaient des propriétés comparables au viagra et à la pilule… c’est bon on est quasi prêts à vivre dans la forêt !!!

On a également pu vivre les joies d’une journée de « travail » dans l’interfluvio après une nuit d’orage d’été. Partis à priori pour une heure de route en 4*4 pour aller chercher des guides dans leurs communautés afin qu’ils assistent à une formation nous (enfin Christophe, Felix et un technicien touristique, les femmes ne le faisant pas apparemment) nous sommes retrouvés à pousser la voiture tous les dix mètres pour la faire évoluer dans la boue du chemin ! Et oui, quand il pleut les chemins de terre se transforment en grosse patinoire de boue… Mais ce n’est pas tout, étant donné qu’on faisait bien tourner le moteur pour désembourber la voiture, on a failli tomber en panne d’essence ; heureusement qu’on a trouvé des gens qui en vendait dans une communauté. Une fois tous les guides réunis dans la voiture, une des roues a crevé sur le chemin du retour. On l’a remplacé par la roue de secours qui elle aussi était crevée ; bingo ! Pas de panique, il y a toujours une solution : une pompe de vélo, puis, une dizaine de km plus loin, la camionnette du voisin. Il faut juste s’armer de patience quand elle aussi tombe deux fois en panne ! En même temps on avait toute la journée donc pas de stress. En résumé : on devait partir à 6h du matin et revenir à 11h, on est partis à 9h pour rentrer vers 17h, une journée bien remplie…

En tout cas, le projet est vraiment intéressant et on profite des jours de pluie pour respirer un bon coup et ne pas transpirer sous l’effet des 35 degrés. Voir de la forêt, des plantes et de la vie nous change bien les idées après le désert…

En conclusion : un projet super intéressant concernant la nature et la culture qui a tout le potentiel pour devenir un modèle de tourisme communautaire écologique.

Comments

[Roland]

Bonjour

Nous avons suivi votre blog avec intérêt étant nous même des aficionados de l'amérique latine (surtout l'Equateur).

Nous comptons nous rendre en Argentine en Décembre-Janvier et nous aimerions aller visiter le projet d'écotourisme :
El interfluvio Teuco-Bermejito
Pourriez vous nous en dire un peu plus sur ce projet en particuliers comment s'y rendre et par quel moyen, où se trouve t'il exactement et qui pouvons nous contacter sur place ou d'ici.

Merci,

Roland

[pouic pouic]

Enfin de la chaaleur, de l'humidité et de la forêt tropicale; rude changement je supose mais vous devez vous consoler en cessant de parler la langue de ramirez!olé!
Projet écotouristique qui à l'air intéressant notamment au niveau de l'environnement et de la nature! bizoux à vous Pipo é Chico

[Dawood]

Je pense bien fort à toi Christou, et je suis tes aventures sud américaines grace a ton blog ma fois bien structuré.
Un peu triste de me dire que je te verai pas en janvier à Paris.
Gros bisous.
Dawood

[AM]

Ca y est! on vient! la réservation est faite.
Avis à tous ceux qui voudraient vous transmettre tout objet...non volumineux pour vous; nous partirons le 7 décembre.

Par ailleurs,le point sur votre passage au Chili prête à réflexions et donne très envie de prolonger votre réflexion; cest ce que l'on a fait avec l'article sur les Mapuches dans la revue Ecotourisme...
Sur l'Argentine nouveau départ pour de nouvelles découvertes et donc, tout à fait interressant ce projet ecotouristique dans ce secteur et Christophe est absolument digne...(sur la photo)
Grosses bises et a bientôt

[erdnaéL]

C'est un changement assez radical au niveau du climat et des paysage. Encore d'autres horizons à découvrir.